Comme mentionné dans notre précédent article de blog, les véhicules électriques gagnent rapidement en popularité. Pourtant, leur autonomie et la peur de ne pas pouvoir aller assez loin (la fameuse range anxiety) restent l’un des arguments les plus souvent avancés contre leur adoption. Comment les conducteurs de véhicules électriques perçoivent-ils aujourd’hui leur autonomie ? Et la range anxiety est-elle toujours un problème d’actualité ?
L’European Alternative Fuels Observatory (EAFO) a interrogé en 2023 quelque 1.526 conducteurs sur leur expérience au volant d’un véhicule électrique, dont 96 conducteurs belges sondés par la VUB et Touring
Seuls 30 % des répondants estiment que leur véhicule atteint réellement l’autonomie officielle annoncée. En moyenne, l’autonomie réelle est inférieure de 10 à 20 %. Pourtant, 82 % des personnes interrogées se disent satisfaites de leur autonomie, et seule une petite minorité (5 %) la juge insuffisante. Au total, 83 % affirment qu’ils choisiraient à nouveau un véhicule électrique.
L’objectif : 500 km d’autonomie
Selon une étude internationale du cabinet de conseil McKinsey, en 2024, une autonomie de 500 km est considérée comme le Graal, tant pour les conducteurs de véhicules électriques que pour ceux de voitures thermiques (diesel ou essence) envisageant de passer à l’électrique.
Ce seuil n’est toutefois pas atteint par la majorité des personnes interrogées lors de l’enquête EAFO de 2023 : 29 % des conducteurs sondés possédaient un modèle affichant une autonomie officielle (WLTP) comprise entre 301 et 400 km, tandis que 41 % déclaraient disposer d’un véhicule électrique avec une autonomie comprise entre 401 et 500 km.
L’autonomie officielle des modèles les plus récents continue toutefois d’augmenter, certains atteignant les 600 km (ou plus) avec une seule charge. Nous nous attendons donc à une satisfaction croissante en matière d’autonomie dans les années à venir.
Où les conducteurs rechargent-ils leur véhicule électrique ?
Selon l’enquête EAFO, de nombreux conducteurs rechargent leur voiture principalement à domicile (33 %) ou sur leur lieu de travail (22 %). Ils utilisent également de plus en plus les bornes de recharge publiques (15 %) et même les bornes de recharge rapide (13 % plusieurs fois par semaine, 27 % plusieurs fois par mois). La vitesse de recharge des bornes publiques est considérée comme importante par une large majorité (75 %) des répondants.
Un petit point d’attention ? Les bornes de recharge publiques devraient plus souvent être équipées d’un câble intégré, comme c’est déjà le cas pour les bornes plus récentes installées à domicile, sur le lieu de travail ou dans les stations de recharge rapide.
La range anxiety va-t-elle bientôt disparaître ?
L’un des arguments les plus souvent avancés contre l’achat d’un véhicule électrique concerne les trajets de vacances. Parmi les 1.536 personnes interrogées, 69 % pensent qu’elles devront s’arrêter trop souvent pour recharger leur véhicule, et 60 % craignent un manque de bornes de recharge sur leur itinéraire.
Pourtant, l’enquête révèle que 55 % des conducteurs de véhicules électriques sont déjà partis plusieurs fois en vacances avec leur voiture, et plus de 70 % ont trouvé la recharge à l’étranger facile d’accès. L’autonomie et le silence de conduite sont d’ailleurs largement salués pour les longs trajets.
Selon une étude mondiale récente menée par la Global EV Alliance, seuls 20 % des répondants affirment rencontrer régulièrement des files d’attente aux stations de recharge rapide. D’après les chiffres de cette même étude, menée auprès de 23.254 personnes dans 18 pays (hors Belgique), 92 % choisiraient à nouveau un véhicule électrique. Pratiquement aucun des répondants ne déclare encore ressentir régulièrement de range anxiety, en particulier parmi les conducteurs européens interrogés.
La discussion sur l’autonomie des véhicules va-t-elle bientôt appartenir au passé ? C’est en tout cas ce que nous espérons.
